27 février 2010

La culture, c'est comme la confiture...


" Valentine's day " , toujours pas vu... je ne saurais donc vous en livrer mes impressions.

Néanmoins, voici, pêle mêle, des incitations à se culturer :

- Livres
J'ai terminé il y a une poignée de semaines, le Roman Russe d'Emmanuel Carrère ( je sais bien que c'est pas son plus récent, je suis un peu à la ramasse, j'assume).
Ce livre m'a remuée, je sais toujours pas si c'est en bien, ou en mal, en tout cas, il ne m'a certainement pas laissée indifférente. Tant et si bien que depuis, je peine à me replonger dans autre chose. La lecture de ce bouquin (dont j'ai volontairement zappé les toutes dernières pages) a stoppé ma course folle à l'ingurgitation littéraire qui l'avait précédée.
J'ai du mal à digérer, je crois.

Il y a au moins, comme dans D'autres vies que la mienne, deux histoires dans cette histoire.

J'aime beaucoup ce que fait Carrère.
J'aime son style toujours précis : un mot est un mot, un autre mot au sens proche n'aurait pas laissé la même sensation.
Concision du style, donc.
J'aime sa manière de s'étudier, chacun de ses livres comme un excercice catharthique de plus en plus assumé, de plus en plus montré (j'hésite à employer ici l'adjectif " catharthique ", en fait, qui regroupe des notions bien plus complexes que celles dont on l'affuble en général, mais bon, le mot est lâché...).
Il adore se regarder le nombril, et comme moi aussi, je reconnais en lui un compagnon d'infortune.
Au-delà de l'histoire relative à la quête de ses origines, au cours de laquelle il a fait la rencontre de simples anonymes, découvert des personnages troubles, et s'est enfoncé dans des histoires mystérieuses, dans une Russie qui correspond à tous les clichés qu'on peut s'en faire, il raconte sans pudeur, dans le Roman Russe, sa relation dysfonctionnelle avec sa compagne de l'époque. Quelque chose de passionnel, très anxiogène pour moi, simple petite lectrice lambda.

Ce mec réussit à me mettre mal à l'aise dans presque tous ses bouquins.

Je me souviens de la lecture de La Classe de Neige, c'était il y a bien des années, j'étais plus jeune à l'époque.
Ce qu'il m'en reste, c'est cette sensation d'étouffer, prisonnière d'un récit qui monte crescendo, petite mouche prise dans la toile de l'Araignée Carrère, qui tisse peu à peu son piège, jusqu'à l'horreur finale.
J'ai lu L'Adversaire, aussi. Et vu le film.
Carrère a ce don de me foutre les miquettes sans avoir à rameuter les artifices du gore ou de l'épouvante.
Juste par ses mots.
Et cette perception très fine qu'il a de la vie, des gens. Outre une compassion évidente, il a cette justesse de la perception psychologique, qui lui permet de décrire de manière exceptionnelle tous les travers de nos petites vies.

Ceci étant posé, je ne comprends pas, dès lors, comment on peut être aussi fin dans ses analyses, et aussi invivable dans le privé.

Cette relation avec sa compagne, dont on comprend très vite qu'elle n'est pas viable, m'a fait passer d'un état d'intense grignotage des nerfs à une apothéose d'épuisement. L'impression d'avoir couru un marathon le corps recroquevillé, et l'image de leur séparation comme une fenêtre qu'il faut ouvrir à tout prix : respirer, respirer...
Carrère a le don de me provoquer des crises de spasmo rien que par ses mots...!

Le Roman Russe m'a donné l'envie d'acheter le DVD " Retour à Kotelnitch ". Que je vous recommande, si vous n'êtes toutefois pas déjà à deux doigts de vouloir finir votre vie " à la Treiber " (nouvelle expression qui sera consacrée dans le prochain Robert).
Je vous colle ici le lien sur la bande annonce, juste pour le plaisir d'entendre la voix et la guitare de la troublante Anja :
Voilà, donc.

Tout ça pour dire, surtout, que le livre qui m'a le plus marquée ces derniers mois, reste D'autres Vies que la mienne.
Impossible à décrire, impossible à résumer. D'une pédagogie absolue, qui n'a pas échappée à la praticienne du droit que je suis. D'une simplicité radicale. Ou comment, aussi, apprendre à relativiser.
Dans lequel Carrère semble enfin apaisé, moins auto centré.
Extraordinaire.

La meilleure preuve de ce que j'avance, c'est que je l'ai offert à l'HDL, qui a l'impression de " perdre son temps en lisant des romans " (sic), parce qu'on n'y apprend souvent pas grand chose sur les choses qu'il affectionne (il préfère les bouquins historiques, les retrospectives politiques, les histoires des mouvements musicaux, les bouquins de géo-politique et ceux sur l'art de pêcher le sandre en eaux troubles), et que l'HDL l'a dévoré. Comme je vous le dis !
Je suis pas peu fière.

- Films

Le dernier que j'ai vu, c'est " Gainsbourg, vie héroïque " .
Une fois encore, là, je suis pas à la pointe de la nouveauté, hein, on est bien d'accord.
Bin bref, n'empêche que, tardivement ou pas, j'ai beaucoup aimé.

Je ne connais pas vraiment les BD de Sfar.
Mais j'ai aimé être embarquée dans son univers.

Je ne suis pas une fan de Gainsbourg. Donc pas une puriste.

J'ai trouvé, comme tout le monde, hallucinante la ressemblance entre lui et Eric Elmosnino, qui est un excellent acteur, dis-donc !
J'ai trouvé Casta magnifique en Bardot, d'une sensualité démentielle. Par contre, je ne comprends pas le fuss qu'on a fait autour de sa prestation : ressemblance, certes ; jeu d'actrice, faudrait voir à pas pousser mémé, quand même, hein ! Je n'ai jamais aimé le jeu de Casta. J'espérais que ce film changerait mon avis sur ça. C'est raté.
Sinon, j'ai eu l'occasion de revoir " Le premier jour du reste de ta vie ", qui m'avait, à l'époque de sa sortie en salles, boulversée.
J'aime toujours bien. Je me poile toujours autant, je me retrouve toujours autant dans cette famille tellement tarée, dans laquelle règne néanmoins tant d'amour, si mal géré...
Je passe sur tous les téléfilms de l'aprèm que j'ai ingurgités cette semaine, parce que, que viendraient-ils faire dans ma rubrique " Films ", d'ailleurs ???

- Expos

J'ai eu l'occasion, lors de mon passage à Paris, il y a quelques semaines, avant de me vautrer lamentablement dans les escaliers de Châtelet (remember... ? ), de voir, un peu trop rapidement à mon goût, l'expo Izis à l'Hôtel de Ville.
Je suis ignare en photo autant qu'en peinture, et plein d'autres trucs.
Mais j'aime le noir et blanc, premier constat.
Et les photos volées d'anonymes dans les rues, second constat.
Même si c'est sooo " déjà vu " (prononcer " déjà vou " ) et commun, j'aime beaucoup les clichés de Doisneau, par exemple.

Et je me souviens d'une expo Man Ray, il y a une 10 aine d'années ( à Paris, toujours) , qui m'avait ravi les yeux.
Et aussi, j'aime beaucoup les perspectives. Ouais.

Bref, j'ai beaucoup aimé Izis.
Et j'y retourne dès que possible, plus sereinement, plus au calme.

Et j'ai la ferme intention de m'acheter, un jour (peut-être ? ) un Reflex.
Pour photographier Bordeaux la majestueuse, notamment.
Voilou !

Ma semaine d'arrêt se termine, j'ai hâte de retourner au boulot (nan ??? si !!!!! ), et je vous souhaite un bon week end venteux, peu propice aux cocus...

Arrivederci, les amis !

1 commentaire:

  1. toi aussi tu fais dans le name dropping... la classe de neige, j'ai lu ça y'a longtemps, très longtemps...tout ce que ça me rappelle c'est une grande angoisse et une grande peur...je ferais mieux d'aller voir Izis que de lire Carrère!

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