19 mai 2010

Hurt people hurt people

Gens,

un billet viteuf en passant pour vous convaincre d'aller voir " Greenberg " , film dont je ne comprends pas qu'il soit passé inaperçu à ce point (peut-être parce qu'il est à l'écran en même temps que " Greenzone " et que les gens font l'amalgame ???) .

J'ai bien cru que j'allais être seule dans la salle (vu que X m'avait lâchement abandonnée pour aller voir Romain Duris - ça va que c'est Romain, je lui pardonne), idée kiffante, en fait, car ça m'était encore jamais arrivé, mais au dernier moment sont entrés trois compagnons d'infortune, ou plutôt de fortune, vu la qualité du film.

X avait lu des critiques mauvaises de téléspectateurs, notamment que c'était long et ennuyeux.
Qué ????
Ca lui apprendra à pas aller lire les critiques de Télérama et du Monde, tiens !!!! Arf arf.

C'était pas du tout ennuyeux. Mais vraiment pas ! J'ai pas vu passer le temps, j'en redemandais presque, à la fin.

Bon je vais pas jouer les Talibans de la Culture, hein, allez, je veux bien consentir à ce que des gens (bêtes) n'aient pas aimé ce film.

En tout cas, il a fait résonner pas mal de choses en moi. En dehors de la simple pensée " Ah la vache, mais en fait, Ben Stiller est capable de jouer des rôles profonds, pas que des rôles de gros beauf !!! ", qui était déjà une pensée suffisante à me faire aimer le film, en soi...

Bon, comme d'hab, c'est pas encore ce soir que je vais oser me lancer dans la critique cinématographique, parce que bon, c'est un boulot, en soi, et malheureusement (ou pas...) pas le mien, mais juste ALLEZ-Y, c'est très bon.
Voire très très bon.
Voire top.

Que vous dire d'autre, à part que le week-end s'annonce caniculaire, et donc PLEIN DE SABLE (et de déclaration fiscale) ?

A part que Nicmo a repris la plume sur son bloug " Take it Easy " et que son billet m'a fait bien poiler.

A part qu'en ce moment, le mot " ornières " est redondant dans ma vie.

Depuis la lecture que La Prophétie des Andes, je regarde plus les coïncidences du même oeil (je suis pas encore totalement new age, mais quand même, j'observe un chouïa différemment).
Par exemple, en rentrant de Paris, dans le TGV, il y a deux week-ends de ça, alors que le train approchait de la gare de Bordeaux, j'ai lu, au milieu de plein de grafs et tags colorés, le mot " TOAD ".
Et puis, comme je rentrais à pieds de la gare sus-nommée, traînant ma valise et mon corps en début de maladie sur les pavés, j'ai croisé une copine pas vue depuis quelques mois.
Là, au milieu de la rue, les mains et les vêtements pleins de peinture parce qu'elle raffraîchit actuellement l'appart qu'elle s'apprête à habiter, alors que je m'enquérais de ses nouvelles, elle m'a spontanément raconté sa dernière histoire avec un crapaud, étrangement similaire à celle que je venais de vivre...

Et puis maintenant, ce mot " ornières " que je lis partout.
La semaine dernière, ma petite soeur qui me dit qu'il faut que je fasse gaffe si je vais courir dans les bois au dessus de chez nous parce que le chemin est plein d' "ornières " et que c'est comme ça qu'elle s'est récemment foulé la cheville.
Le mot m'a interpellée, parce que je l'avais lu la veille, dans la Prophétie des Andes, justement.
C'est pas que je le connaissais pas, ce mot.
Mais il était exclu de mon vocabulaire usuel.
Bizarrement, dans ma tête, je le liais au mot " oeillères ".
En le lisant, là, dans le contexte du bouquin (des lignes de description insipides de paysage de montagnes, je crois), j'ai réalisé que le sens de ce mot n'était probablement pas celui que je lui associais.
De même que longtemps, va savoir pourquoi, j'ai pensé que l'expression " emboîter le pas " signifiait couper la route de quelqu'un qui marche, en marchant soi-même (un peu difficile à expliquer avec des mots, cette pensée, assez imagée). Jusqu'au jour où une amie grenobloise m'a fait réaliser que bah non, en fait, pas du tout. J'étais tellement dubitative que je suis allée vérifier dans le dico, persuadée que, vu qu'on venait pas de la même région, ça voulait peut-être pas dire la même chose selon l'endroit où on l'utilise en France. Euh... que nenni, en fait, m'a dit le gros Robert !

Bref, donc " ornières " faisait partie de ces mots auxquels j'attribuais une fausse définition, à tort.

Et le soir même, plongée dans Vibrations, à nouveau ce mot, " ornières ".

Je me suis dit qu'il y avait là une idée à creuser (c'est le cas de le dire).

Je suis allée chercher sur le gogol Bigbrother, qui m'a appris :

- que c'est le titre d'un bref poème de Rimbaud, que je vous livre, pour la peine :

" À droite l'aube d'été éveille les feuilles et les vapeurs et les bruits de ce coin du parc, et les talus de gauche tiennent dans leur ombre violette les mille rapides ornières de la route humide. Défilé de féeries. En effet : des chars chargés d'animaux de bois doré, de mâts et de toiles bariolées, au grand galop de vingt chevaux de cirque tachetés, et les enfants et les hommes sur leurs bêtes les plus étonnantes ; - vingt véhicules, bossés, pavoisés et fleuris comme des carrosses anciens ou de contes, pleins d'enfants attifés pour une pastorale suburbaine. Même des cercueils sous leur dais de nuit dressant les panaches d'ébène, filant au trot des grandes juments bleues et noires. "

Mouais, bon...
Là je n'y ai vu aucun signe.
Pis Rimbaud, suis pas fan.

- qu'il y a deux significations au mot " ornières " :

1. Trace creuse que font les roues des voitures sur la terre dans les chemins.

2. Fig. Il se dit des habitudes invétérées, des opinions adoptées et suivies sans examen. L'ornière de la routine, des préjugés. Retomber dans l'ornière.
(source : http://dictionnaire.sensagent.com/orni%C3%A8re/fr-fr/)

Je crois que c'est ce second sens qu'il faut que je sonde, d'autant qu'en fait, au niveau sémantique, on est pas loin de celui des " oeillères " ...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire