13 mai 2010

" There's a natural mystic blowing through the air / If you listen carefully now you will hear ... "

Le calme après la tempête, dans le home sweet home déserté par la parentèle, repos salvateur et maladie - que je ne peux me résoudre à imaginer fortuite -, lectures, repos, lectures, repos, amis, repos, fièvre, repos, hallucinations, sommeil, chaleur, frissons, litres de thé, pluie, repos, lectures, grisaille, oiseaux qui chantent, vent dans les arbres, cigarette dans les bois, repos, lectures...
Sensible à mon actuel et exponentiel Cheminement Intérieur, ma meilleure amie m'a offert deux cadeaux d'anniversaire tardifs qui tombent à pic : " Les Tribulations d'une Chamane à Paris " de Corine Sombrun, et " Médecine de la Terre - La voie chamanique " de Kenneth Meadows.
J'aime aussi quand les livres viennent à moi, trouvent le chemin pour que je n'aie plus qu'à les (ac)cueillir.
La psy, quant à elle, m'a conseillé de lire " La Prophétie des Andes " de James Redfield, qu'elle m'a décrit comme étant " très mal écrit " , mais très interpellant.
J'ai envie d'te dire, 'reusement qu'elle m'avait prévenue, pour la forme, j'ai failli mourir d'indignation devant ce style aussi pauvre en tout qu'une bouteille d'Evian achetée au Mc Do en eau.
Je ne pensais pas qu'on pouvait faire pire que Musso et Levy.
Bin si, on peut !
Ce livre est une espèce de " Da Vinci Code " (si ça vous parle), tant sur la forme que dans le genre. Le mec a préféré privilégier le fond de son message au détriment de sa forme ; soit dit en passant, j'aurais adoré être la traductrice de cette bouse littéraire, ça a du être d'une simplicité biblique !
En revanche, pour en revenir au fond, il y a des choses intéressantes.
C'est une sorte de vulgarisation new-age de plusieurs utopies, théories et thèses religieuses, philosophiques, spirituelles, scientifiques, une sorte d' " Utopie " de Moore en moins chiadé, en plus timbré.
Je crois que la frontière avec les mecs qui vivent dans des sectes en attendant la fin du monde est peut-être pas très loin, question d'interprétation du texte, peut-être.
Moi j'y vois un message positif, mais d'autres pourraient l'interpréter comme une vaste théorie du complot et/ou en profiter pour tenter de laver le cerveau de leurs concitoyens avec ce livre.
L'auteur lui-même, ne l'oublions pas, a fondé une affaire très mercantile autour de son bouquin. D'ailleurs, il le dit, à un moment dans le livre, que dans son systèmle idéal, les hommes n'auront plus à se soucier de l'argent, car ils paieront ceux qui leur auront appris des choses sur le Manuscrit, et seront ensuite eux-même payés par d'autres...etc... (j'en parlais d'ailleurs hier à mes potes Jo Di Mambro et Ron Hubbard, ils avaient pas l'air contre cette idée... arf arf).
Pas con, le gars, il a tout prévu ! Je pense qu'il a bien raison de pas se soucier de l'argent, James Redfield, rapport qu'il a quand même vendu 20 millions d'exemplaires de ce truc. Et l'a ensuite décliné en plusieurs versions.
Bref, il y a quand même des choses bien, là-dedans, ça parle des énergies, tout ça, donc j'ai pris ce qu'il y avait à prendre, et toi aussi, d'ailleurs, tu devrais, Ami Lecteur (attention, vas-y, le lire, que si t'es un minimum aware à des trucs énergétiques quand même, hein ; pas besoin d'être JCVD, mais bon, un minimum interrogateur sur les trucs mystiques... après sinon je vois bien le moment où tu vas m'écrire en te plaignant que c'est une blague géante, ce bouquin, et que t'es pas satisfait, que tu veux être remboursé. Et moi je fais pas de SAV. - Bon allez, de toute façon, même si tout ça t'interpelle pas, t'auras pas perdu ton temps, tu te seras payé une franche partie de POILADE, et ça, c'est rare, par les temps qui courent).
Et enfin, je suis allée à NOZ, mon magasin #1 sur ma shopping-list quand je rentre ici (ceci n'est pas un billet sponsorisé, je précise ; de toute façon, je me d'mande bien ce que NOZ pourrait m'offrir en échange de ce billet, à part peut-être un stock d'Orangina light au guarana et à la pastèque avec une DLU dépassée depuis 3 mois, ou du chocolat kurde improbable au thym et au basilic... ou si, peut-être, un taf de caissière au SMIC au milieu de rayonnages bordéliques, cherchant le prix sur des listes manuscrites hors d'âge, et finissant par taper, au pif, une réduction en %age du prix équivalente à la grande loterie - la caissière ne sait jamais les prix, elle te fait passer un livre hors de prix à -80 % et l'instant d'après, un bocal de tomates-cerises en saumure à 10 €, cherchez l'erreur...).
Souvent, chez NOZ, ils ont aussi des arrivages de livres ; leurs arrivages sont à l'image de leurs prix non étiquetés : c'est la grande loterie, c'est la fête à l'Aléatoire.
Là y'avait des stocks de littérature japonaise. J'ai pris une BD (pas un manga genre " GTO " ou " Dragon Ball Z " , nan, un vrai beau manga, qui se lit à l'envers), je l'ai choisie parce que j'ai aimé le titre : " Vaste le Ciel". J'ai pas commencé.
Et puis j'ai pris un livre qui s'appelle " Vibrations ", d'Akasaka Mari (ou de Mari Akasaka ???), parce que tu comprends, je m'en sors plus, de ces histoires d'énergie, moi, ça devient plus fort que moi (comme SEGA, qui était d'ailleurs aussi une marque nippone, si je ne m'abuse, tiens...), et parce que, bien sûr, la 4ème de couv' m'a donné envie - regarde, je te cite la fin de la 4ème de couv (y'a une faute d'orthographe, je la laisse, par souci d'authenticité) :
" (...) Quand on roule, le paysage change sans cesse, et c'est comme si ces paysages successifs étaient chaque fois arrachés à la surface de nous-mêmes, on a l'impression que la peau n'arrive jamais à se reformer, on n'a aucune protection contre le monde extérieur.
Ce roman, lui aussi, gratte la surface lisse des apparences pour montrer de l'intérieur le vrai visage d'une certaine jeunesse japonaise. Son originalité de ton a fait sensation lors de sa parution au Japon en 1999".
J'en suis à la moitié. C'est très beau (un peu cul, aussi, quand même ! ).
C'est la première fois que je lis de la littérature nippone, en fait, tiens !
Bon, donc là, c'est le moment où je vous livre des extraits de ces bouquins, - et aussi, parce que je suis une petite farceuse, je terminerai en citant un autre extrait d'une autre forme de haute littérature, parce que ça m'a interloquée, mais pas dans le même sens, et que c'est un peu la blague de la semaine -.
C'est parti :
(...) " Souvenez-vous aussi, continua-t-elle, que ce n'est pas facile, surtout si l'on doit mettre fin à une dépendance amoureuse. Il faut extraire son énergie d'un seul coup. Ca fait mal. Mais c'est nécessaire. La dépendance amoureuse n'est pas une nouvelle maladie qui atteindrait certains d'entre nous, nous sommes tous dépendants de celui ou de celle que nous aimons et nous sommes tous en train d'en guérir.
" Ce qu'il faut, c'est commencer à ressentir cette euphorie, ce bien-être qu'on éprouve au début d'une relation amoureuse, dans la solitude. Il faut arriver à ressentir l'autre en dedans de soi. Ensuite seulement, on peu ressentir la relation amoureuse qui nous convient vraiment ".
(...) "
James Redfield, La Prophétie des Andes
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" (...)
A l'instant où nos regards se croisent, j'entends un rire aigü qui me transperce. Comme je suis en train de le sucer, ça ne peut pas être moi qui aie poussé ce rire. Il se déverse sur ma tête, me frappe comme la neige d'hier soir.
Aime-moi.
Ma véritable substance, frappée par les rires qui se déversent sur moi, ne possède pas de langage, elle possède seulement un certain tremblement, dès qu'on lui donne un peu de mouvement, elle essaie de s'accrocher quelque part. Ce n'est pas de l'ordre de la pensée ou du sens, mais plutôt de celui de la faim ou du désir. Traduit en paroles, ça donne : aime-moi, aime-moi, aime-moi, aime-moi. Dans le récipient qui contient ce tremblement, les voix se mélangent, s'élèvent en tourbillons, se déposent en sédiments, se brouillent, hésitent, tremblotent dans un assoupissement dont j'ignore la signification. La température du corps varie, les différentes parties ont des températures diverses et se mettent à bouillir à des degrés variés.
Distiller ?
Ce mot a germé en moi, répété comme en écho par une voix lointaine à peine perceptible.
Distiller.
Séparer les composants d'un liquide en le chauffant. Je m'en suis souvenue. La distillation.
(...)".
AKASAKA Mari, Vibrations
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" - D'après certaines études, notre état de conscience ne pourrait capter que certaines parties de notre environnement. Par exemple, tu n'entends pas ce que l'oreille d'un chien peut percevoir, tu ne vois pas les ultraviolets ou les infrarouges. Il y a donc plein d'éléments du réel que nous ne percevons pas dans l'état de conscience ordinaire. Les états modifiés de conscience, les EMC, permettraient donc de percevoir d'autres " parties " de l'ensemble. Un peu comme si tu observais Paris des différents étages de la tour Eiffel. Est-ce que tu vois la même chose du troisième étage de la tour que du premier ?
- Pas exactement, non.
- Pourtant, tout ce que tu vois de chaque étage est réel ! Simplement, tu le vois différemment parce que l'angle de vue a changé.
- Et le son du tambour serait " l'ascenseur " pour me faire accéder aux différents étages ?
- Exactement. A chaque étage tu vas découvrir et vivre un autre rapport au monde, à ton corps, à ton identité...
(...)
- Des recherches ont été faites en Occident sur la façon de provoquer [les EMC] ?
- Bien sûr. Les vibrations sonores en sont justement l'un des principaux éléments déclenchants. Mais on peut également les induire par la méditation, la danse rotative, les balancements, la fixation du regard sur un objet ou une flamme, la pression sur les globes occulaires, la révulsion des yeux, certains exercices de respiration, de yoga, de sophrologie, le jeûne, un stress violent...
(...)
Anne se met à sourire, l'air de penser à un truc drôle. J'attends. Intriguée.
- Il y a aussi un moyen beaucoup plus safe et plus... agréable...
Je fronce les sourcils, à la recherche de ce mystérieux moyen d'induire un EMC.
- C'est un moyen que je connais ?
Son sourire s'étire vers ses oreilles.
- La seule contrainte est d'au moins être deux !
- Deux ?
Je caresse mes sourcils. Je ne trouve pas. Anne vient enfin à mon secours.
- C'est l'orgasme ! "
"
(...)
- Comment reconnaît-on un chamane en Mongolie ?
- Soit par hérédité, soit parce qu'une personne a une soudaine accumulation de problèmes, genre de bétail décimé, le décès de membres de sa famille, ou si après un " choc " elle se met à avoir des accès de démence, des pertes de connaissance, des crises d'épilepsie...
- Mais beaucoup de gens ont de tels ennuis ! Alors tout le monde, ou presque, serait chamane ?
Je bois une gorgée de thé. il est froid.
- Voilà le hic. (...) avoir ce type de troubles ne veut pas forcément dire qu'on est chamane...
(...)
- Eh bien... c'est étrange, mais depuis que j'ai accepté cette formation, ma vie tourne, comment dire, bien mieux qu'avant, oui !
Anne sourit.
- Il est quand même très intéressant de constater à quel point cette interprétation chamanique du " problème " est, d'une certaine façon, applicable à la majorité des cas cliniques traités en psychiatrie.
- Comment ça ?
- On a pu observer que certains types de problèmes, surtout d'ordre psychosomatique, étaient générés par une inadéquation entre ce que nous sommes et le regard que nous voulons avoir sur nous...
- Sur nous ?
- Oui, si tu préfères, entre ce que nous sommes et l'image que nous voulons donner aux autres...
- Quel rapport avec les chamanes ?
- Eh bien, les problèmes générés par cette inadéquation seraient, comme dans le cas du " chamane qui s'ignore ", une espèce de warning nous signalant que nous ne vivons pas notre véritable personnalité mais une autre, plus en conformité avec le moule imposé par la société...
(...) ".
Corine Sombrun, Les Tribulations d'une Chamane à Paris
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" La phrase culte du moment
" Son visage était nimbé de lumière et de la poudre de diamant brillait dans ses yeux ". Signée Guillaume Musso. Si, dans cette histoire d'un personnage qui débarque dans la vie de son auteur, Musso ne lésine pas sur les clichés, on est frappé par la vivacité de ses dialogues. Exemple : " Vous êtes complètement frappadingue et c'est un euphémisme. " Ou encore : " Avec ton rire et ta mauvaiuse foi, tu as vaincu le silence qui m'emmurait. "
C'est beau... "
Hebdomadaire Envy n°3, semaine du 6 au 12 mai 2010
- Nan mais sans déc ???? Tu les trouves vivaces, toi, les dialogues ????
Parfois, parfois, oui, je me demande pourquoi j'achète encore la PDP.
Je crois que je les surestime. A la lecture de l'encadré ci-dessus, par exemple, j'ai la naïveté de vouloir croire que c'est de l'ironie.
En fait, je crois pas. Barbapapa non plus, elle croit pas.
C'est juste triste.... -
et pour finir, un délice :

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