21 juillet 2010

On y va aux putes comme chez nous au coiffeur...




" Est-ce que tu trouves que j'ai changé ? ".

" Et moi ? ".

Tu te souviens, dis, tu te souviens ? Peu après ton départ, je t'avais mailé ça : http://www.deezer.com/listen-2277526
Tu m'avais répondu ça :
http://www.deezer.com/listen-2315758



Se revoir après de si longs mois d'absence.
Tu es parti petit garçon voulant devenir Homme, tu es désormais petit Homme à l'ombre duquel joue toujours le petit garçon.
Ce n'est plus toi, mais toujours un peu.
Ce n'est plus moi, mais encore un peu.

Te serrer dans mes bras, fort, fort.
Pleurer un peu, rire beaucoup.
Jaune parfois.
Je voudrais te protéger éternellement, je m'inquiète pour toi, souvent.
Mais tu te protèges très bien tout seul, désormais petit Homme. Je sens tes failles encore, parfois, à fleur de nerfs, sans que tu ne me les dises, sans parler, sans crier, sans pleurer.

Tes confidences et les miennes, et les automatismes retrouvés, et les mauvais réflexes.
Très vite, comme toujours, je ne me reconnais pas avec toi. Je hais celle que je suis quand tu es à proximité.
Elle c'est moi aussi, pourtant. Il serait temps que je l'apprivoise, celle-là, cette alien que je suis quand je suis dans leurs bras, quand il y a, dans les parages, un homme qui me plaît.

Très vite, je me remémore comment c'était avant, avant que tu ne partes là-bas.
Là-bas où tu t'apprêtes à retourner, vers ces gens que je ne connais pas ; là-bas, réintégrer ailleurs un costume qui m'est totalement étranger.
Là-bas, être cet autre qui me déplaît, que j'entraperçois au détour de nos conversations, que je discernais un peu, avant que tu ne t'en ailles là-bas, celui-là avec lequel rien n'aurait probablement été possible, parce que celui-là je ne l'aimais pas beaucoup.

Mais celui-là ne changera pas, et moi non plus ; je ne pouvais pas te changer, et tu restais impuissant à m'aliéner.
Tu resteras toujours un peu celui que j'ai aimé, et un peu aussi, l'autre toi que je n'aimais pas beaucoup.
Restera, je l'espère, cette tendresse complice, cette tendre complicité.
Ce serait chouette, ce serait déjà beaucoup...

Now I'm sure everything will be alright.



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- EDIT du 23/7/10 :

on s'est suivi en voiture sur une vingtaine de minutes.

Bizarrement, toi qui es toujours prompt à être pressé au volant, davantage encore depuis que tu vis dans ce pays " sans code de la route ", tu as roulé sagement derrière moi.

A 50 en centre-ville.

Acte manqué peut-être, j'avais oublié dans ta voiture mes outils pour modeler la terre. Tu m'as fait signe. Je me suis arrêtée. Tu me les as rendus. On s'est redit au revoir. Je t'ai dit " tu m'appeleras avant de repartir ? ". Tu as répondu " bien sûr que je t'appelerai avant de repartir. Fais gaffe à toi ". J'ai dit " Prends soin de toi ". J'avais les larmes aux yeux et le ventre serré.

A 70 sur le Pont d'Aquitaine.

A 110 après à la sortie du Pont.

J'ai accéléré par paliers, en obéissant docilement aux indications des panneaux. Déjà, des voitures s'interposaient. J'avais du mal à te voir encore dans le rétro.

Quand j'ai été autorisée à rouler à 130, j'ai accéléré encore. Je te l'avais bien dit, que maintenant, j'ai 5 vitesses à ma caisse !!!

Et puis je n'ai plus vu ta voiture dans le rétro.

Ta sortie était proche. J'ai ralenti, et ralenti encore. J'étais à 90 au lieu de 130, entre deux poids lourds sur la file " véhicules lents ". Je voulais apercevoir ta voiture une dernière fois, à défaut de toi tout court.

Mais t'étais trop loin. Déjà trop loin. En arrière, pour une fois.

Je t'ai vu t'insérer sur ta sortie. Je me suis dit que c'était marrant, que si tu regardais bien, tu allais me voir partir, au loin. Une drôle d'inversion des rôles.

Alors mes larmes ont coulé pendant que " Let it be " tournait dans mes oreilles.

Alors j'ai réaccéléré. Parce que ça sert à rien de mater dans le rétro, surtout quand y'a plus rien à y voir. Cette métaphore pourrie, que j'aime toutefois beaucoup, n'aura jamais été aussi vraie que ce soir !

Alors j'ai encore laissé couler les larmes. " Faut les laisser couler " , qu'elle dit, la psy. Faut apprivoiser la tristesse. Savoir la vivre et savoir en retirer le meilleur.
Alors, " Soulstorm" a envahi mes oreilles, et juste après, Millencolin.
Et ça allait mieux.

Un peu plus loin je me suis arrêtée dans une station Esso. J'ai acheté des TUC et des Nougatti, de quoi foudroyer sur place Dukan et consorts.
Pour que ça aille encore mieux.
Les Nougatti ça soigne tout, tu sais.
J'ai appelé ma meilleure amie, ça l'a fait rire d'apprendre que je suis toujours aussi fan des TUC, elle savait pas.
Elle m'a dit que même si j'étais en train de lui dire que j'avais été triste, ça lui faisait plaisir d'entendre qu'à ma voix, ça avait l'air quand même d'aller pas trop mal.

Puis je suis passée devant ce panneau, en Charentes-Maritimes, c'est un panneau de sortie qui porte les noms de deux bleds " Chevanceaux " et " Pouillac ".
A chaque fois, je me dis que c'est un super attrape-touristes.

Au sens propre du terme : les mecs croient être en Touraine et en Médoc, ils doivent se dire " trop cool, deux en un ! " et ils sont juste dans le trou du cul du monde. A chaque fois, je me poile intérieurement.

Plus loin, il y a un mur avec, dessus, taggé " GROSSE MITE "

Ca, ça me fait toujours marrer extérieurement.
J'ai montré à Ylabasque l'autre jour, elle avait l'air assez d'accord, que c'est drôle.

Maintenant je suis dans mon Poitou, y'a un mec qui moissonne de nuit, au loin, j'écoute Eddie Vedder, et quand même, ouais, ça va mieux... Je sais tourner les pages, maintenant, et j'ai envie d'en écrire de nouvelles vachement chouettes.


Take care Petit Nem !






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