21 avril 2010

Celui qui était phobique des poulets

Ylabasque continue sa recherche de l'Homme, pour trouver enfin chaussure à son pied déformé.
Cette fille se fait toujours draguer dans la rue. Incroyable. J'en serais presque jalouse !
Moi on me drague jamais dans la rue (rapport que je dois pas vraiment avoir l'air affable, peut-être).

Si, une fois. Il y a quelques temps, déjà... j'étais devant le ciné en train de prendre ma place à la machine. C'était, je crois, en automne. A la machine d'à côté, y'avait ce gars, qui m'a tapé la tchatche. Genre : " Ah, vous aussi vous avez une carte illimitée ? Vous allez voir quoi ? Je sais pas quoi aller voir ".
J'allais voir un film soi-disant poétique avec Cali et Marie Gillain sur le cirque (improbable, rien que le pitch). Je le lui ai dit, et il a dit " Ah bah moi aussi, alors".
Le gars était pas mal, j'étais célibataire, j'étais super émue, et ma timidité légendaire a refait surface.

Je lui ai souri, et je me suis dirigeé vers la salle.

Il m'a emboîté le pas, je me disais : " Dis un truc intelligent, dis un truc intelligent, dis un truc intelligent, c'est à ton tour de parler, là ".
Evidemment, aucun son n'est sorti de ma bouche, alors j'ai souri à nouveau, au risque de passer pour benête.

Une fois dans la salle, il s'est naturellement assis à côté de moi.
Pour me donner une contenance, et parce que je pouvais pas vraiment fumer de clope à cet effet (j'aurais A-DO-RE vivre à l'époque où il était permis de fumer au ciné... et sur les bancs de la fac. Maintenant, dans certains cinés, dès que t'as le malheur d'ouvrir délicatement un papier de bonbon, tu te fais vertement houspiller par les spectateurs. On serait pas un peu passés d'un extrême à l'autre sans transition, les gars ???), je me suis vaguement plongée dans le magazine du ciné, l'air totalement absorbée parce que je lisais (un bon de réduc sur le pop corn, ou des conneries du genre).

Le film a commencé et c'était une grosse bouse.
J'avais honte d'avoir incité le gars à aller voir ça.

Il a pas cherché midi à 14 heures. Il est parti au bout d'une vingtaine de minutes.
C'est une des rares expériences d'accostage dans la rue dont j'ai pu être victime (et ça en a l'aspect, le goût et l'odeur, mais c'est bien tout ! ).

Ylabasque, donc, s'est fait aborder, y'a quelques semaines de ça, dans la rue, en rentrant de son cours de dansafricaine. Le gars a bien insisté, mais elle avait d'autres chats à fouetter. Elle a quand même pris son numéro.

Dimanche dernier, elle nous annonce que, sous l'influence de ce bouquin fabuleux qu'on vient de se lire les unes après les autres ( " Le Prince charmant des paresseuses", un énième guide de coaching bien-être sur " comment trouver un mec " , mais franchement pas mal), elle a décidé de rappeler le gars, histoire de.

RDV a été fixé pour hier dans un café. Un " date " à l'américaine comme on en fait de plus en plus chez nous, les Frogs.

Elle a passé deux heures horribles. Elle attendait désespérément que X - qui avait elle-même un date avec le futur père non marseillais de ses enfants, ou mézigue - qui était plus modestement plongée dans les yeux de Bob Pattinson au cinoche - l'appelions pour la délivrer de ce cauchemar.

Le mec était ni intéressant, ni intelligent, ni drôle, ni rien, en fait... mais elle osait pas partir.

A un moment, ils se sont baladés dans la rue. Le mec voulait s'incruster chez elle pour lui apprendre à danser le Tchili-tchili (?), une danse obscure qui n'a rien à voir avec un plat de carne avec des haricots rouges.

Sur le chemin, il a acheté un poulet rôti pour un de ses potes. Et demandé au vendeur s'il pouvait pas lui mettre dans un sac en plastique noir (une " poche noire ") parce qu'il assumait pas de se balader dans la rue avec un poulet rôti.

Je vais pas en rajouter, je trouve que cette anecdote se suffit à elle-même pour déclencher l'hilarité générale.

Qué ???? Le mec, 25 ans, a honte de se balader avec un poulet rôti dans la rue.
Il a relouté Ylabasque pour qu'elle le prenne dans son sac à main. T'as raison, toi, un Dreyfus à 15000 E, nan mais sans déc' ! (j'en rajoute un peu).

Elle a fini par s'en débarrasser, et après, elle nous a retrouvées, et raconté son cauchemar. Dans sa hiérarchie, le mec est presque au niveau de celui qui n'avait pas de nombril, tu vois le genre !

Moi ça me fait marrer, parce que quand je vois des personnages comme ça dans mes séries préférées, je me dis toujours, en riant aux larmes : la vache, mais où les scénaristes vont-ils chercher leurs idées ???
Bin en fait, ils ont aucun mérite...

Le monde (et les rues bordelaises) regorgent de ce type de créatures...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire