28 juin 2010

Samedi 26 juin 2010 - 17h33...

...quelque part dans un village du Marais Poitevin, une chaleur écrasante, une Nilaa ronde comme une queue de pelle qui attend sa copine la Rocherfortaise bien sagement devant le bureau de Tabac local. (Nilaa puant la vinasse et ayant une diction exponentiellement des plus hasardeuse depuis quelques heures, elles ont décidé d'un commun et opportun accord que c'est la Rochefortaise qui affronterait le buraliste pour faire le plein de clopes et acheter des piles pour les frontales...)



En face, l'église du coin.

Sur la place devant l'église, un marié, une meringue, et des gens " bien habillés " comme on dit (c'est l'expression consacrée, alors je l'utilise... En vrai, si, de manière générale, je suis totalement fan des mariages chapeautés lorsqu'ils marient la sobriété à l'élégance, bref, affichent du bon goût, je suis aussi souvent affolée de voir à quel point parfois certaines personnes peuvent être mal attifées tout en voulant faire " classe et distingué " . NON, mesdames, un chapeau n'est pas intrinsèquement synonyme de bon goût, on ne gagne pas sa place dans la catégorie des " biens habillées " juste en revêtant un couvre-chef. La plupart des tenues portées à ce mariage étaient à un beau mariage ce que D&Co et Damidot sont à Question Maison et Stéphane Thébaut. S'en est donc ensuivi un débat très intéressant et très profond entre la Rochefortaise et moi sur les " DO "/ " DON'T " à adopter quand tu es invitée dans un mariage).



Bref, j'en étais où, dans mon récit, moi ???



Ah oui : donc, sur la place de l'église, un mariage.



Moi, ma Leffe Triple à la main (je vous entends vous marrer dans vos barbes, lecteurs moqueurs : " ouais, bravo, Nilaa, la distinction faite femme, quoi ! " - bin j'ai envie de me justifier, là, tu vois : c'était un week-end en terres niortaises prévu depuis longtemps - j'aurais jamais cru - et mes amis non plus, je pense - qu'un jour, j'écrirais les mots qui vont suivre mais je dois vous avouer que : parfois, Niort me manque -, il faisait chaud, l'ambiance était à la fête, au rosé et au BBQ, y'avait plein de gens chouettes, on était tous détendus du slip léopard, et il fallait se préparer mentalement à passer une nuit blanche en Milieu Hostile sur des barques, donc la Leffe Triple, c'était un postulat minimal de base, si tu veux...), bref (j'ai l'impression que je finirai jamais cette histoire...), moi, une Triple Leffe à la main, observant tout ça d'un air à la fois mièvre (JF trentenaire célibataire observant une scène de mariage) et en même temps affligé (JF trentenaire célibattante observant une scène de mariage) voire un peu débecté (JF trentenaire observant une scène de mariage mal chapeauté à tendance kitsch).



Passe par là un homme dont je ne saurais dater la naissance (entre 40 et 60 ans), bonne vieille dégaine d'autochtone, un teint couleur Ricard (tiens au fait, j'ai appris ce week end qu'à Carcassonne ils disent " on va s'jeter un pt'it Riflon " pour " on va s'jeter un p'tit Ricard " - c'était la minute " Le saviez-vous ? " - ), me regarde, ralentit, observe la scène du mariage, les effusions de joie feinte et non feinte, les exclamations et les rires, cette jolie carte postale qui se vend toujours aussi bien, et lance à la cantonnade (moi) :

- Y'a encore des gens qui s'marient ? Quand on sait qu'un sur deux va finir en divorce...

(Réponse de la cantonnade/moi) : - C'est pas un sur trois ???

- Nan mademoiselle ! 46 % pour être exact

(Moi dans ma tête : " Diction aussi nette que la mienne, m'est d'avis qu'y'en a un autre que moi qui a autre chose que son sang dans les veines... " ).

(Moi tout haut : ) : - Allez allez, me déprimez pas, ne dites pas ça à une jeune fille en fleur comme moi, on est cucul nous les filles, on veut y croire, on adore ça.

(Lui : ) - Y croire à quoi ??? Au Prince Charmant ?!?

(Moi dans ma tête : " tiens, c'est ptêt le moment de gagner un nouveau lecteur, je lui dis, ou pas, que j'ai un blog en rapport ? " )

(Moi tout haut : ) : ... bien euh, ouais...

(Lui - sourire lubrique et rire graveleux : ) : tu veux voir le prince charmant ma belle ??? Rejoins-moi ce soir, je suis au camping, je t'attendrai. Ah ah ah ah !



Là-dessus il est entré chez le Tabacologue, alors que la Rochefortaise en sortait, on est vite parties de ce bled d'affreux cul-terreux pervers et libidineux (oh la la, CA VA, JE DECONNE).



Je crois que c'est une des histoires les plus passionnantes que j'aie jamais racontées ici ! Nan ?



Plus sérieusement, les Gens,

ce week end, j'ai perdu un pied (une écharde énorme s'y est plantée et je n'arrive pas à l'en déloger, je boîte comme une malheureuse sur mes talons de grue, c'est pathétique) et saccagé mon capital cutané à coups de ronces et de branches d'arbres, j'ai usé encore davantage mon capital jeunesse à cause d'une nuit blanche dont je mettrai des jours à me remettre, j'ai mis à rude épreuve mon absence de ceinture abdominale qui, paradoxalement, me rappelle douloureusement aujourd'hui qu'elle est censée exister, j'ai eu le vilain mal de crâne de celle qui a picolé dès le milieu de l'après-midi en plein cagnard et débourre radicalement et violemment quand elle comprend enfin qu'elle va passer sa nuit à ramer (ou pas) dans le noir, j'ai été trempée jusqu'à l'os au bout de quelques minutes et jusqu'à la fin de la course, j'ai du débarquer (minute technique pour les incultes - et il y en a, oui, oui, ne surestimons pas trop l'espèce humaine : au sens propre, "débarquer = sortir de la barque " comme son nom l'indique super bien - la langue française est incroyablement bien fichue ! ) dans la boue pour courir dans un champ d'orties loin d'éventuels regards pour mériter ma pause-pipi, j'ai encrassé mes ongles de vase du Marais qui semble pas vouloir partir, j'ai un peu râlé mais pas trop...



Mais surtout, j'ai juste passé des très chouettes moments avec des très chouettes gens, j'ai encore découvert des métiers que je connaissais pas (je voudrais avoir des tonnes de vies pour exercer des nouveaux boulots à chacune, qui ont l'air fascinants), j'ai rencontré un gars qui veut habiter dans une yourte dans l'Entre-deux-Mers (nan mais je veux dire, une YOURTE quoi !!!! Je trouve ça tellement tendance de dire dans les repas bobos " D'ailleurs, je connais un gars qui habite dans une yourte " , vivement mon prochain dîner bobo !), j'ai profité de sa gentillesse de rameur qui se dévoue, j'ai picolé et rigolé, gouté du bout des lèvres de la soupe de maugettes pas dégueulace, mangé avec appétit des moules fraîchement pêchées à Marennes, bu du Pineau artisanal fabuleux, du blanc fruité, bronzé, vécu des moments de grâce... - aaaaaaaaaah, la magie du jour qui se lève sur le Marais ! , quand le silence se fait, que les vaches te regardent depuis la rive, ruminant lentement et stoïquement, telles des Buddha en pleine séance de méditation, la beauté de ce lieu dont je rêve souvent, sa verdeur, ses odeurs (surprenante, au détour d'une conche, celle de la menthe), sa flore, sa faune (un black bass venu s'inviter sans crier gare dans la barque d'un des participants, qui s'est mis à hurler comme un pauvre diable, ou encore des ragondins dont on voit les sillages sur l'eau....), l'accueil toujours chaleureux de ses autochtones...

Un avant-goût des vacances qui ne sauraient tarder.
Yipeeeeeeeeeeeeeeee !!!!!!!!!!!!!!!!!!!


PS : Je pense très sérieusement à me faire immatriculer dans le 79 (ne me toise pas de tes soupirs méprisants, lecteur/trice parisien/ne, tu sais pas ce que tu loupes !!! ).




2 commentaires:

  1. C'est vai que c'était bien!
    Et tout compte fait, à y repenser je dois dire que ce fut étonnamment un plaisir de me faire abuser de ma gentillesse de rameur... Faudra que je trouve, si tu le permets , un de ces 4 une excuse pour m'arracher de mes vignes et passer te donner le bonjour sur Bdx...

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