1 juillet 2010

Bachelor le Gentleman Célibataire v/ Niquetout, le Niqueur Fou (épisode 1)

Il y a longtemps que je voulais vous raconter cette histoire qui est arrivée à une de mes amies très proches il y a quelques années.
Nan, à moi, en fait. Soupir...
Des fois, quand j'assume moyen mes actes et histoires passés, je suis sacrément tentée d'avoir recours à des dédoublements de personnalités un peu fourbes.
Mais pas cette fois, c'est décidé !

Il y a quelques années, vous l'avez compris, lecteurs de la première heure, je me trouvais, pour mon premier taf, dans une ville de province trop sous-estimée dont j'ai parlé à plusieurs reprises, genre Guéret-dans-la-Creuse-mais-un-peu-plus-à-l'Ouest (je sais pas pourquoi, quand je parle de Guéret, faut toujours que je rajoute " dans la Creuse " après, histoire d'être bien redondante).

J'y ai passé une année que j'ai ressentie, à l'époque, comme assez ennuyeuse, mais à laquelle je repense finalement toujours avec nostalgie.

Je crois qu'elle a été importante, cette année-là.
Une de plus dans mes étapes de construction.
Elle a, peu ou prou, suivi une année ERASMUS exceptionnelle (parce qu'ERASMUS), riche en rencontres, en découvertes et en tous les poncifs qu'on associe en général au terme ERASMUS.

Cette période d'entrée dans la vie réellement active était l'année de mes 24 ans. L'année de toutes les déceptions.
Si je l'ai entamée forte de mon regard un peu sirupeux et idéaliste sur le couple, je l'ai terminée dans un état de désillusions cruelles et amères (à avoir envie d'aller se jeter dans la Vienne car le Monde est un salaud, tu vois l'genre ! ).

Dans cette ville inconnue, j'ai très vite été accueillie à bras ouverts (drôlement ouverts, on va le voir...) par des autochtones sympatoches, qui m'ont intégrée rapidement à leur petit réseau.
Des collègues de boulot trentenaires, masculins, pour la plupart, maqués pour l'écrasante majorité.
Des mecs chouettes, vifs, intelligents et aussi portés que moi sur la Grim' et l'humour absurde ou les blagues de Toto.

Moi, j'étais célibataire depuis quelques temps déjà, en reconstruction : " work in progress, do not disturb ".
Je dois préciser que ça commençait à me peser un peu, ce célibat, et puis y'avait les hormones qui titillaient, à force...

Il y avait, à mon boulot, pas mal de mecs, et autant de nanas, et des tonnes d'histoires croustillantes sur les moult histoires de cul qui avaient lieu entre deux portes, aux chiottes, de 5 à 7 dans les hôtels du coin, parfois dans les buissons, faute de mieux, aux fêtes du CE.
Le monde des mutuelles, à Niort, traîne derrière lui une réputation sacrément sulfureuse.

Peut-être qu'il y a autant d'histoires de fesses dans mon actuel boulot bordelais, mais si c'est le cas, elles sont mieux cachées, sûrement bien camouflées, parce qu'elles transpirent à peine (et puis aussi, à mon boulot actuel, il y peu de mecs, à part l'équipe des " Gros Dégueulaces " dont j'aurai probablement l'occasion de reparler sur ce blog).

Dès les premiers jours de mon boulot, j'ai repéré un sacré beau gosse qui, bien qu'étant de petite taille (qu'il tentait de camoufler avec des talonnettes - on en connaît d'autres, hein !!! - ), me faisait fichtrement fantasmer.
Il était très pote avec mon N+1, dont je partageais le bureau, ce qui lui donnait beaucoup d'occasions de venir tailler la bavette à quelques mètres de moi de manière tri- voire quadri-quotidienne.

Au bout de quelques temps, il m'a proposé de partager avec lui la pause café. Il m'a même offert de m'offrir un café. J'ai cru que j'allais défaillir, en bonne guimauve que j'étais...

Comme j'étais méga douée en termes d'approche de l'Espèce Mâle à l'époque (ça a un peu changé, je vous rassure... quoique...), ma réponse a été " nan, merci, j'aime pas le café " , ce qui est, certes, vrai, mais pas très porteur en termes de Rapprochement Stratégique avec le Mec que tu te Rêves, vous en conviendrez.

Je te raconte pas le débrief téléphonique du soir avec les keupines, genre dissection d'une heure de cet échange qui avait duré, bon an, mal an, 1 minute à tout péter...
Analyse sémantique et psychoananalytique de la discussion, de ma réaction, étude approfondie des comportements du beau gosse... bref, une discussion stérile de meufs quoi !

Genre " et là, tu sais pas ce que je lui ai répondu...??? nan j'te raconte pas, j'ai trop honte. Putain, mais que je suis cruchonne ! Je lui ai répondu ' Nan merci, j'aime pas l'café ', franchement, c'est pas trop naze, sans déc ???? ".
Réponse des keupines : " Si. C'est trop pourri ! ".

Genre : " mais tu comprends, j'allais pas faire ma chieuse en disant ' nan merci, t'es gentil mon brave, mais je prendrai plutôt un thé chai latte, avec une demie Canderel, et pas trop chaud, s'il te plaît ".

Genre : " mais putain, je t'assure, ce mec, nan, mais je veux dire, ce mec quoi !!!! Il a des yeux bleus magnifiques, et un regard qui se plonge en toi, un regard tellement franc, tellement gentil, tellement honnête, il a l'air tellement sain.... ".

- Ouais, honnête et sain, ouais, c'est ça.... Laisse-moi rire, et te faire rire avec moi, ami lecteur... -

Deux jours plus tard, invitation à un barbeuk chez mon N+1. Le mec au regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " sera de la partie.
Je me pomponne, je mets mon plus beau décolleté, je me motive, je m'arme de mon plus beau sourire, je veux briller en société, je veux saisir cette géniale occasion :
1 - de rencontrer plein d'autochtones djeuns et sympatoches
2 - de connaître un peu mieux le mec au regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " .

Je sonne à la porte. Mon N+1 ouvre. Me conduit dans le jardin.
Surprise, surprise, il n'y a là que lui et le mec au regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " .
- GUET-APENS, je sens l'odeur de ton souffre... -

" Les autres arrivent quand ? " , que je demande, naïve.
Jamais.
Ah...!
Les filles sont parties " en virée entre filles " .
Ma sagacité légendaire refait surface et je comprends, en deux coups de cuillère à pot, que le mec au regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " a une nana (eh merde... ! ), qui est pote avec la nana de mon N+1.

Bah c'est pas grave, hein, on est entre gens civilisés, on va passer une bonne soirée, avec des bonnes grillades, de la bonne bière (et quelques substances prohibées, soyons fous ! ).

Et puis, qu'est ce qu'il a l'air tellement franc, tellement gentil, tellement honnête, ce mec !

Tellement ouais...

Tellement, qu'après quelques verres, son regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " se fait vitreux, et qu'il commence à me parler de ses problèmes existentiels, de sa souffrance profonde du mec qui a fait 4 psychothérapies, et y a laissé l'équivalent du PNB de la Suisse, mais ne va toujours pas bien.

Qu'à cela ne tienne, moi, écouter les gens, les faire parler, j'adore !

J'apprends qu'il a effectivement une nana, mais qu'il sort d'une rupture douloureuse, avec une fille avec laquelle il a vécu, et avait acheté une maison, tout ça tout ça.... Il faut maintenant tout partager, et c'est pas facile, tout ça tout ça...

Il part aux toilettes.
Là, mon N+1 me confie en catimini que la relation, elle s'est terminée parce que son ex l'a trouvé au pieu avec une autre.
Ouais, quand même, ouais !!! C'est du gros doss', là, on tient un petit champion.
Mais bon, il a un regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête "...

Il revient et commence à approfondir sa séance sur sofa/chaise de jardin avec sa nouvelle psy (moi).

Il a des problèmes d'érection, c'est pas facile, tu sais. Ca lui collerait presque les larmes aux yeux, tellement que c'est difficile à vivre... (moi, dans ma tête, je commence enfin à me dire - je suis lente à la comprenette, ce n'est plus un secret pour vous - " putain, il est peut-être pas si sain, ce type... tromper sa meuf dans le lit conjugal, se faire gauler - sans l'avoir, la gaule, en plus - et il me connaît à peine, et il me raconte ça, pépère, entre le guacamole et la merguez - à moi, qui suis blanche comme une oie - hem hem - FUIS, FUIS, petite Nilaa innocente, ça commence à puer cette histoire " ).

Bon, de vitreux, le regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " passe à libidineux, en mode glaucos. Et accompagne de manière appuyée les paroles suivantes :
" J'arrive pas à bander, j'te dis. Je comprends pas, ça me desespère ".

Moi : " béh vi, euh, c't'embêtant, c'est sûr... en même temps, c'est des choses qui arrivent même aux gens biens, hein... " ( " OU EST LA SORTIE ???? HELP !!!! Message in a bottle... " )

" Si, je t'assure, j'arrive pas à avoir une putain d'érection, je te jure "
( " Marie Thérèse, ne jurez pas !!! " )

" Si tu veux, viens, on va à l'intérieur, je vais te montrer, que j'arrive pas à bander. "
(" Qué ??? Plaît-il ??? Nilaa est absente pour le moment, n'hésite pas à lui laisser un message, elle te rappellera - ou pas... - " )

" Allez, viens , je vais te montrer "
( " Me montrer quoi, mec ? J'ai cru comprendre qu'y' a justement pas grand chose à montrer, nan ? " )

" Viens, je vais peut-être y arriver avec toi !!! "
( " Oh putain, sacrée stratégie de fuerbo, mec !!! Jamais on me l'avait faite, celle-là, clap-clap, j'applaudis des deux mains " ).

J'ai fini par prendre mes cliques, mes claques (à défaut de les lui mettre dans sa sale gueule de petit enfoiré qui, sous couvert d'un regard " tellement franc, tellement gentil, tellement honnête " était un gros relou libertin de merde) et congé de cette soirée cheloue.
J'ai tout soigneusement consigné fissa dans mon journal intime en rentrant chez moi.


Ce n'était que le début de l'histoire...
Haaaaaave you met Niquetout, le Niqueur Fou ??? Nan ?
Ayé, c'est fait !


La suite au prochain épisode.... ça vaut son pesant de pop-corn, crois-moi !!!!

2 commentaires:

  1. :o) incroyable, c'est un vrai film !
    bon, par contre en m'imaginant la scene, je me demande : ton N+1, il etait toujours avec vous pendant tout le traquenard ??
    je trepigne d'impatience pour le prochain episode !

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  2. vi vi, le N+1 était là bien sûr ; il y en aurait aussi, des choses à dire sur lui mais je crois qu'il connaît l'URL de mon blog. Et je l'aime beaucoup alors je l'épargnerai.
    En fait, il est habitué aux agissements de Niquetout, ils se connaissent depuis des années, il sait que Niquetout le Niqueur fou saute sur tout ce qui bouge...
    Si là tu trouves que c'est un film, tu vas halluciner dans les prochains épisodes. il y a vraiment eu une fin digne d'un film...
    Mais laissons monter le suspense...
    Ca va vous ? Bien rentrés ? J'ai vu la photo du pitchoun et des hôtesses, ça promet... ;-)

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