20 février 2011

Bachelor v. Niquetout (round # 2 - et fin - )

... Comment te dire ?



Il y a longtemps que j'aurais du écrire la suite de ce billet prometteur sur Bachelor et Niquetout (
http://leprincecharmantestuncrapaud.blogspot.com/2010/07/bachelor-le-gentleman-celibataire-v.html), et je vous ai laissés là, bras ballants, bouche salivante, yeux écarquillés, à attendre un train qui ne passait pas.

Mea culpa.





Mais vieux molard (c'est bien connu), et donc, je reprends la tonte de nos moutons là où nous les laissâmes il y a de ça quelques mois maintenant... (pour info, j'ai la BO de Once en fond sonore, tu kiffes ? ).





Je t'ai donc, la dernière fois (dans un billet datant de 1853) planté le personnage de Niquetout le Niqueur Fou. Un sacré petit enfoiré, mais avec une belle petite gueule d'ange, si belle petite gueule d'ange, que tu lui donnerais tout sans discussion (surtout ton corps, Meuf, crois-moi ! ).





Reste à te présenter Bachelor le Gentleman Célibataire.


C'est ainsi que l'avions surnommé mes keupines et mézigue, rapport que l'époque s'y prêtait (c'était peut-être bien la première saison de Bachelor en France d'ailleurs), et qu'il sortait du lot, au milieu de cette horde masculine aux abois qui constituait mon Environnement de Travail.


Il était gentil, bien élevé, cultivé, cinéphile, célibataire (what else, avec un tel surnom ? ), pas repoussant, un chouïa timide, toujours affable, bref... un bon parti.

Au fil du temps, lui et moi nous étions rapprochés, rapport que lui et moi étions environ les deux seuls célibataires du service. Par "rapprochement", j'entends de chastes dîners, des soirées DVD chez lui en tout bien, tout honneur, où il me (picard)mitonnait des petits plats, quelques dîners au restau où, grand seigneur, il payait l'addition.

C'est d'ailleurs au sortir d'un de ces restaus qu'un peu grisée par le vin, je me suis laissée aller à la confidence en lui avouant, un peu saoûle, que mes copines et moi le surnommions " Bachelor". Il faut croire que ça lui a plu, parce que la fois suivante, quand je suis partie de chez lui après une soirée DVD, il a tenu à me raccompagner, ce qui m'a surprise (je veux dire, on était à NIORT quoi !!! Un des taux de délinquance les moins élevés de France, for your record... alors je pense que je risquais pas grand chose dans les rues de NIORT le soir, même à minuit, tu vois... je veux dire, je pense que la chose la plus dangereuse qui puisse t'arriver à NIORT, c'est de mourir d'ennui et de te jeter dans la Sèvre Niortaise parce que les rades de la Place de la Brèche sont fermés à minuit un soir de semaine... au pire, tu risques peut-être une foulure de cheville en glissant sur la merde fraîche d'un caniche mutualiste - ?!? -, ou de devoir sauver du suicide par pendaison un prof désoeuvré à cause de la fermeture de son lieu de shopping de prédiléction - la CAMIF- mais être agressée, nan, désolée, j'pense pas... ), bref, donc, surprise, je fus, en constatant que le Bachelor insistait pour me raccompagner.

Ce qu'il fit, donc.

Et devant ma porte, out of the blue, sortit une rose qu'il m'offrit avec un large sourire (qui fit éclater la blancheur de ses dents sous les rayons de la lune-qui-brille-la-nuit - même à Niort -), en précisant " un Bachelor qui se respecte se doit d'offrir une rose à la demoiselle avec laquelle il vient de dîner ".



Ca m'a pas mal bluffée, j'avoue !



Mais pourtant, aucun baiser ne s'ensuivit. J'étais pas dans le mood. Je crois qu'en réalité, malgré toutes ses qualités, Bachelor n'était malheureusement pas le genre de mecs qui me mettait dans le mood. Et toutes les roses du monde n'y pouvaient rien changer...

J'étais, à cette époque (comme je le fus plusieurs fois encore par la suite), tout bonnement en train d'essayer de me convaincre que le mec que j'avais en face de moi était le mec avec qui il me fallait sortir, parce que comme ça, je serais plus célibataire, et ainsi, ne passerais plus mes soirées seule en face-to-face avec mon lecteur DVD ou en conf'call avec mes potesses, ou entourée de gens en couples dont les mecs essayaient de me troncher dès que leurs nanas avaient le dos tourné (cf Niquetout le Niqueur Fou notamment).

Mais comme la vie et le cerveau font bien les choses, j'étais suffisamment lucide sur la situation pour retarder le moment fatidique où ma langue et celle de Bachelor se lieraient pour de bon...



Je suis sûre, ami lecteur, que tu as déjà connu ce genre de situations, dans lequelles tu sais pertinemment que la personne avec laquelle tu flirtes/sors/vis, n'est pas la bonne, mais que tu mets du temps avant de mettre fin à la situation, parce que t'as peur de plein de conneries (d'être seul(e)) surtout).

Et je suis sûre qu'à l'inverse, on a tous au moins une fois (probablement plus en ce qui me concerne) été le Bachelor de quelqu'un aussi... (Petit Con, si tu me lis... )





Bref, la fin de l'année approchait, et j'avais décidé de faire mes adieux à Niort, qui me sortait par les trous de nez, et me rendait triste (tout ça pour finir par y rencontrer mon Bougre de Kraken, 7 ans plus tard, dans une conche non loin de là... l'univers est joueur, quand j'y pense... !!! ). J'avais décidé de mettre les bouts pour Bordeaux, ville que je ne connaissais pas (j'en ai déjà parlé), mais dont rien que le nom était sacrément plus exotique et évocateur, à mes oreilles, que celui de N I O R T .



Il se trouve que pour des raisons différentes des miennes, mais non moins valables, Bachelor devait aussi partir de Niort, et faire évoluer sa carrière professionnelle ailleurs (pas Bordeaux, je précise).

Lui et moi avons donc décidé d'organiser une petite farewell party avec nos futurs ex collègues.

Dans le jardin d'une amie.



PAUSE : je rappelle qu'à ce stade du récit, malgré une fréquentation exponentielle et un nombre conséquent de soirées DVD partagées, Bachelor et Nilaa n'avaient jamais échangé un seul baiser, et ne formaient, a fortiori, pas un couple, ne nous méprenons pas...

Je rappelle aussi au lectorat étourdi ou frappé d'Alzheimer, qu'en parallèle du Bachelor, sévissait toujours Niquetout le Niqueur Fou dans l'entourage professionnel et privé de Nilaa...

FIN DE LA PAUSE.



Une soirée d'août, donc, chaude et agréable, dans un jardin niortais...



Euh, attends...avant de poursuivre la description de ladite soirée, j'aimerais, de manière totalement artistique et subtile, en me prenant pour Inarritu, faire un flashback (histoire que vous me détestiez de vous perdre dans les méandres de ma vie insignifiante).

Il me semble en effet ici utile de dresser une rapide description de l'évolution qu'avaient connue, dans l'intervalle, mes rapports avec Niquetout le Niqueur Fou (et par "rapports", je n'entends là rien de sexuel, à ce stade - qu'on ne qualifiera donc pas d'anal, mouarf arf).



(NDLR : Consciente de l'absence de logique et de concision dans mon propos, je me contenterai de te rappeler que si, dans la vie, je gagne ma croûte honnêtement en travaillant en tant que juriste synthétique et organisée, ici, dans mon autre vie, sur ce blog, c'est le brin si je veux, quand je veux, OK ??? - Bon, bref...)

Alors, comment te dire ?
Niquetout était toujours un Niqueur Fou.
Mais pas toujours.
C'est à dire que des fois, il était en mode amical, gentil, sympathique, presque désintéressé, genre " Je ne suis pas qu'une teube, je suis bien plus, j'ai un cerveau et je sais m'en servir, je suis quelqu'un d'intéressant, de cultivé, de politisé, d'ouvert sur le monde, de respectueux des femmes qui m'entourent, je peux presque être un ami".
Ces fois-là (un soir en un an, en fait), on allait ensemble voir Ségolène en meeting pour les régionales (oh, tu rigoles pas, sinon j'arrête de te raconter, ok ???).

Le reste du temps, ses hormones reprenaient le gouvernail. Et les miennes aussi, d'ailleurs.

Ca a donné des galoches furieuses dans un bar de la Place de la Brèche le soir de mon 24ème anniversaire, à 2 centimètres derrière le dos de sa nana.

Ca a donné des galoches et des pelotages bestiaux dans les buissons lors de la fête annuelle du CE près d'une guinguette au bord de l'eau, en plein Marais Poitevin (on y revient toujours... ! ), alors que la fête battait son plein et que le Champagne coulait à flots... Quelques heures plus tard, ce n'est plus le Champagne, mais mes larmes avinées qui coulaient à flots, après que Niquetout m'ait briefée sévèrement après cet échange prometteur de langues et de mains baladeuses : " mais si tu t'imagines que ça, ça veut dire quelque chose, tu t'enflammes pour rien " (NDLR : en l'occurrence, j'avais absolument rien dit, rien suggéré, même pas à moi-même !!! ou comment les fautifs préfèrent s'adresser les reproches qu'ils se font en les faisant dire aux autres) " je suis bien avec J. (NDLR : sa meuf), on va s'installer ensemble, je l'aime, et toi, t'es rien pour moi, tu comprends ??? " (NDLR : oui, je comprenais - mais pourquoi tant de haine ??? ).

J'avais donc resisté à ses assauts (entendez par là que je n'avais pas fait la Chose avec lui, malgré ses incantations à le faire), pas par bravoure, non, juste parce que j'avais entendu trop d'histoires sur son compte de sexoholic, trop d'histoires sordides de nanas qu'il avait tronchées de manière plus ou moins régulière dans le dos de son Officielle (tu vois Marc Lavoine dans Le Coeur des Hommes ?), et j'avais trop d'égo pour pouvoir imaginer rejoindre leurs rangs. Je me refusais à devenir la risée de ce petit monde où tout se savait, je refusais d'être celle dont on rirait, avec un brin de pitié dans la voix, pendant la pause café. Je refusais, en tous cas, de l'être tant que je travaillerais dans la même boîte que lui.

CQFD (tu me vois venir...).

Arriva donc la fameuse soirée d'adieux (dans le jardin niortais, tu remets ? ).

De manière peu surprenante, Niquetout et moi nous choppâmes de manière sublimement linguale et manuelle dans le sombre corridor menant aux chiottes.

Et puis je bus à mon départ, je ris aux blagues de mes amis, de mes ex collègues, je papillonai toute la soirée, mode Mondaine ON.

Et puis à la fin, j'avais tant bu que je décidai, sur un de ces coups de tête communément qualifiés de "à la Nilaa" bien connus de ceux qui me pratiquent bourrée (d'autres appellent ça "faire sa Nilaa"), qu'il était temps de me tracer chez moi.

Dans ces cas-là, je fonce avec la détermination d'une char d'assaut lancé sur la place Tien an Men et la résolution d'un kamikaze. Il ne sert à rien, dans ces cas-là, d'essayer de dévier ma trajectoire, ou ne serait-ce que de me faire changer d'avis. Dans ces cas-là, je perds tout cerveau, tous neurones, je ne suis plus qu'une phrase, une idée fixe (ou plutôt trois : Bourrée, Maison, Dodo), straight ahead...

Bachelor, qui l'ignorait jusqu'alors (le malheureux ! ) en fit alors l'amère expérience ; il insista pour me raccompagner, je dis non, je redis non, et je redis encore NON. Et je partis dans la nuit niortaise, avec, pour unique horizon, l'espoir de retrouver mon lit (et de pas vomir dans le caniveau en chemin).

Enfin arrivée chez moi, toute habillée je me recroquevillai sur mon lit. Je te précise, pour la suite de l'histoire, que j'habitais alors en rez-de-chaussée d'un appartement donnant sur la rue, et qu'en cette chaude soirée d'août, j'avais entrebaillé mes volets et laissé ouverte ma fenêtre (inutile de te rappeler que Niort possède l'un des taux les plus bas de délinquance, et blablabla...). Au bout d'un certain temps que je ne saurais quantifier (c'eût pu être 5 minutes comme 3 heures... ), on frappe à mes volets. Moi, l'haleine fraîche et le cheveu brillant (humph), finis par réaliser ce qui se passe (on frappe à ma fenêtre, donc). M'approche de la fenêtre et pousse les volets.

Grande est ma surprise (et plus grand encore mon frisson de satisfaction, quand même) d'y voir posté Niquetout, manifestement plus saoûl que moi (est-ce Dieu possible ? ) qui me tanne pour que je le laisse entrer. Je dis NON, je dis NIET, je dis " RENTRE CHEZ TOI, manant ! "(il habitait à deux rues), je dis " nan mais tu t'es cru où ??? Tu déranges les jeunes donzelles pures en pleine nuit et tu crois qu'elles vont te laisser entrer chez elle avec ton état qui passe pas à l'alcootest ??? ". Donc, je redis NON. Et retourne me coucher.

Qu'à cela ne tienne, le fourbe Niquetout a plus d'un tour dans son sac. Le voilà qui sonne à la porte de l'immeuble, sur toutes les sonnettes, l'Infâme ! Le voilà qui réveille mon voisin patibulaire drogué d'en face, qui sort de son appart en même temps que moi du mien. Le voisin gueule, je me confonds en excuses d'ivrogne (en même temps, lui c'est un drogué, c'est pas mieux ! ), je me montre ferme avec Niquetout et le congédie. Je ferme la porte de l'immeuble et rentre chez moi.....

..... où est en train de pénétrer Niquetout par la fenêtre restée ouverte. Oui, tu as bien lu. Niquetout est le genre de type qui est prêt à tout pour la gaudriole, ce qui peut sembler flatteur. Sauf que quand tu y réfléchis deux secondes, tu te dis que ça aurait été l'appart de Cindy Saunders, il aurait fait pareil. Une paire de nibards et Niquetout perd tout sens commun... Bref...

Le loup est désormais dans la bergerie. Nous voilà donc assis sur mon pieu, en pleine négociation hyper poussée, hautement subtile et extrêmement romantique (LUI : "steuplé, laisse-moi te faire l'amour " , MOI : "nan mais pis quoi encore ?!?", LUI " je sais que t'en meures d'envie, on s'est galoché sauvagement devant les chiottes", MOI : " nan, chuis pas une fille comme ça", LUI : " arrête, tu m'as allumé, arrête, je sais que je te plais, allez, arrête, on a plus 15 ans, cessons de tourner autour du pot " , MOI : " chuis pas un pot", LUI : "embrasse moi, au moins ", MOI : " nan..... bon ok, d'accord").

L'histoire aurait pu s'arrêter là. Une baise cheapos un soir de beuverie, la clôture d'une année de désir débridé...... sauf que....

Sauf que nous en étions là, à nous galocher, lorsque la sonnette de l'immeuble retentit de nouveau. Je te jure, lecteur, t'es pas obligé de me croire, mais c'est la vérité, et tout ça est arrivé, et à Niort, qui plus est, pas à Hollywood, mon pote, ou pas dans une pièce de Feydeau !!!!

La sonnette a donc retenti, et j'ai bondi hors de l'appart, parce que j'avais un peu peur que mon voisin ne finisse par m'étriper. J'ai ouvert la porte de l'immeuble, incrédule.

Se tenait devant moi..... eh oui, tu t'en doutes sûrement, se tenait devant moi Bachelor. Incroyable, mais tellement vrai !!!!

Un Bachelor plus bacheloresque que jamais, souriant, venu " pour voir si tout allait bien", parce qu'inquiet que je sois partie "toute seule à pied dans la nuit", et ne voulant pas terminer la soirée... " sans m'embrasser".......................... et de poser sur mes lèvres un de ces petits pious qu'on se faisait au collège, un petit piou adorable, et touchant, furtif, et embarassé... et de me dire " à demain ! ". Et moi : "euh oui, ok, mais tu sais, demain, je prends le train pour Bordeaux à midi ". ET moi de me sentir merdeuse d'avoir là, à quelques mètres, dans mon lit, un représentant des Enfoirés Affectifs de la pire espèce, moi sachant que dans quelques secondes, il ne ferait qu'une bouchée de moi, tandis que sous la lumière blafarde du lampadaire, je voyais s'éloigner Bachelor, le Gentleman célibataire, le gentil, le respectueux, Bachelor qui semblait heureux de m'avoir enfin embrassée.

Et moi, petite merdeuse, m'en suis retournée vers mon appartement, vers mon lit, vers celui qui restera probablement..................................................... l'un des

PIRES COUPS DE MA VIE !!!!!

Ainsi donc s'achève, lecteurs amusés, sous vos yeux moqueurs, l'anecdote de Bachelor le Gentleman célibataire, versus Niquetout, le Mauvais Coup....




2 commentaires:

  1. On a toutes un "Bachelor" qu'on a laissé filer et un "Niquetout" qu'on a laissé entrer (hum hum...sans jeu de mot bien sûr !) dans nos passés plein de casseroles de jeunes filles douées en cuisine !

    ;-)

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  2. 'sûr que oui ! pis parfois, comme ça suffit pas, on en recroise un, un Niquetout, et on y retourne la bouche en coeur, on resaute à pieds joints dans la bouche du loup...
    quant aux Bachelor, on aime à tomber dessus après un Niquetout, mais au final, on s'en lasse, et on jette... tss tss

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